En annonçant récemment qu’il mettrait fin à son service IoT Core en 2023, le géant du web a créé la surprise parmi ses clients et les observateurs. Pour rester en pointe dans l’univers de l’IoT, Google préfère miser sur la force de son écosystème de partenaires et leur déléguer toute la gestion du processus. Il se laisse pour cela un délai assez généreux. Mais pourquoi un tel changement ? Pourquoi maintenant ? Et est-ce vraiment une si bonne idée ?
Revenons sur les raisons qui ont conduit à cette décision. L’IoT est une hydre à deux têtes. Et dans ce domaine, il convient de préciser qu’Amazon et Microsoft se frottent tous deux aux mêmes problématiques. La première tête, c’est le volume phénoménal de données que brasse l’IoT. Le trésor caché au pied de l’arc-en-ciel. Car les appareils connectés offrent une mine d’informations, tant dans l’industrie que chez les consommateurs. Du contrôle de l’automatisation aux chaînes de fabrication, en passant par les initiatives d’énergies renouvelables et la domotique, l’IoT apporte aux entreprises des données de nature variée : productivité, consommation énergétique, habitudes d’achat, gestion du trafic, sécurité, santé, finance, et bien plus encore… Le monde tel qu’on le connait ne pourrait pas fonctionner sans ce précieux gisement d’informations. Pourtant, pas question de sacrifier la sécurité, la confidentialité et l’intégrité des données sur l’autel de l’ouverture.
La deuxième tête de l’hydre représente les appareils en eux-mêmes. C’est là que résident les problèmes les plus épineux, pour la simple et bonne raison qu’une voiture n’a rien à voir avec un thermostat, un pacemaker ou un feu de signalisation. Chacun de ces appareils répond à un besoin spécifique. Et garantir leur sécurité lors de leur mise sur le marché nécessite des ressources et compétences bien particulières. Une voiture ne communiquera des données que lorsque le contact est allumé. Un pacemaker est alimenté par une batterie qui devra un jour ou l’autre être remplacée. Les appareils IoT présentent tous des spécificités, que ce soit en termes de conception, de capacités de calcul ou d’exigences. La question est donc la suivante : comment sécuriser efficacement une telle diversité d’équipements ? N’importe quel acteur de la tech s’arracherait les cheveux devant un tel défi. Et en annonçant l’arrêt de son service, Google se rend à l’évidence.
Établir une communication sécurisée avec un appareil IoT pour en extraire les données n’est pas chose aisée. Google, Amazon et Microsoft s’appuient sur un réseau de partenaires qui garantit à cet égard une certaine cohésion. La fin d’IoT Core ne signifie pas pour autant que Google renonce définitivement au business de la data. Il a simplement décidé de confier la partie « connectivité » à des spécialistes qui sauront créer des interfaces sécurisées dans tous les domaines de l’IoT (voitures, pacemakers, domotique, smart cities…). Néanmoins, des projets de standardisation se profilent à l’horizon et suscitent un certain optimisme chez les acteurs du secteur. En ce sens, les consortiums et la consolidation apporteront un début de réponse aux problèmes d’incompatibilité.
Le standard Matter est le parfait exemple de cette coopération entre fabricants, partenaires et vendeurs (dont Google). Né sous l’égide de la Connectivity Standards Alliance (CSA), ce protocole régit tout ce qui a trait à la domotique et ses injonctions si familières : Siri, Alexa, OK Google, allume la lumière, joue ma musique, verrouille la porte d’entrée… Matter permet à des centaines d’appareils connectés de communiquer entre eux de façon fluide plutôt que par le biais de multiples interfaces distinctes. DigiCert est membre de la CSA depuis de nombreuses années et a contribué à tout le volet sécurité du standard. Aujourd’hui, les appareils IoT font partie intégrante de notre vie. Il est donc impératif de pouvoir communiquer avec confiance dans cet univers ultra-connecté.
Google négociera sans trop de peine ce nouveau virage. Et il aurait tort de se priver des compétences de son réseau de partenaires, déjà bien aguerris aux combats pour la sécurité des appareils connectés. L’IoT est une technologie relativement jeune. Dans ce domaine, les entreprises ont encore beaucoup à apprendre. Google, Amazon, Microsoft et leurs partenaires, à l’image de DigiCert, travaillent sans relâche pour faire avancer la confiance numérique dans le monde connecté. L’IoT est en marche, et personne ne pourra l’arrêter. Ok Google… Quelle sera la prochaine étape ?